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Senza Titolo

Mon projet est la tentative de donner à voir une réalité. Au Vietnam, la nature et les femmes et les hommes qui l’habitent

aujourd’hui sont toujours concernés par l’utilisation de l’Agent Orange par l’armée américaine pendant la guerre il y plus

de 50 ans. Bien que les conséquences de l’utilisation du défoliant sur les êtres humains ont été largement documentées,

les répercussions sur l’environment beaucoup moins.

Réalisé en argentique moyen format, le projet alterne des diptyques/documents où les témoignages sont fidèlement

reportés avec une machine à écrire, à côté des portraits des gens rencontrés et les photographies d’une nature violentée

qu’aujourd’hui renaît, mais que n’est plus celle d’une fois. Le projet veut souligner la valeur du document comme premier

élément pour la narration de l’écocide, car c’est en fixant les témoignages des femmes et hommes qui vivent

l’environment qu’on peut essayer de comprendre que le paysage vietnamien a été complètement chamboulé.

Lors de mon premier voyage j’ai visité les alentours de trois anciennes bases militaires US. Bien Hoa, Phu Cat et Da Nang,

où l’Agent Orange était une fois stocké et où aujourd’hui la contamination de dioxine du sol et de l’eau reste très élevée.

La dioxin peut avoir une vie très longue et rester dans le terrain pendant plus que 100 ans, nourrir à l’agriculture, caché

dans les fleuves en intoxiquant les animaux et les semences. Je suis parti observer une partie de la fôret de Ma Da et de U

Minh Ha et la vallée de A Luoi. Les fôrets primaires qui arbitraient autrefois de milliers de plantes séculaires sont aujourd’hui

devenue des fôrets secondaires, touchées par la surpopulation de certaines espèces qui menacent la biodiversité.

L’urgence est de repartir bientôt pour conclure ce projet. Selon les études recentes, on compte actuellement 28 hot

spots (lieux à haute concentration de dioxine dans l’environment) et certains d’eux en terrritoire cambodgien et laotien.

C’est pour cela que lors de mon deuxième voyage qui durera environ deux mois, je compte partir vers certaines destinations

pas encore très connues, mais aussi gravement touchées par les éparpillements d’Agent Orange. Et notamment

les alentours de la région de Ma Da, Pleiku, Cà Mau, Khe Loi Lake et aussi la province cambodgienne de Kampong Cham et

Savannakhet, Salavan et Attapeu au Laos en suivant la route des études ménées par le chercheurs canadiens de Hatfield

Foundation.

Grâce à l’aide precieuse et à la consideration de M Phung Thuu Boi - chercheur et biologue à Hanoi, expert des

conséquences de l’utlisation de l’Agent Orange sur l’environment -j’ai pu confronter les matériaux que j’ai récolté à un

avis d’expert sur les questions botaniques. J’ai également été beaucoup aidé par le consul honoraire du Vietnam en Italie

Mme Sandra Scagliotti, avec lequel je suis encore en contact, et qui pourra me fournir un support logistique sur place

pour mon prochain voyage. Et puis grâce à l’aide de l’association d’amitié franco-vietnamienne j’ai pu rencontrer M Truong

Giang journaliste au Courrier du Vietnam, mon interprète lors de ce premier voyage et qui me suivra tout au long de ma

recherche. Je suis notamment en contact avec Susan Hammond, animatrice de la plate-forme américaine Agent Orange

Records (www.agentorangerecord.com), avec Charles Bailey de Aspen Institute (www.aspeninstitute.org ) et avec Mme Ton-

Nu-Thi Ninh présidente de Ho Chi Minh Peace and Development Foundation et ancien ambassadeur du Vietnam à l’Union

Européenne.

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Après ce premier voyage, reste la sensation qu’une guerre - et la guerre américaine au Vietnam en particulier - ne se termine

jamais avec les batailles, mais reste presente à travers les traces de sa force destructrice. La nature vietnamienne et

les femmes et hommes qui l’habitent aujourd’hui en sont un example.

L’éparpillement de l’Agent Orange au Vietnam a été la plus terrible tentative de l’histoire, d’éradiquer la nature pour frapper l’être humain.

On peut l’affirmer: c’est l’écocide du siècle XX.

“C’était comme la pluie qui tombe du ciel.”

Voilà une phrase prononcée par un vieux paysan, une phrase presque poétique qui m’as troublé tout au long de mon premier

voyage. Je n’arrête pas d’y penser. Comme la pluie.

Avant de se rendre compte de ce qui se passait, cet homme de la campagne a confondu l’événement le plus naturel au monde

avec la barbarie de l’écocide.

On ne peut probablement pas imaginer ce que cela a été de se réveiller un matin et de voir son propre monde complètement

détruit par de l’eau qui avait été répandue par des avions militaires, mais on peut retrouver les mots, les signes et les visages de

la guerre, car ils sont encore là. Ces femmes et hommes du Vietnam attendent la seule joie qui peut ramener une guerre : la justice

Un panneau à l’interieur du perimetre de l’ancienne base américaine de Phu Cat. Interdiction de prendre des photographies.

Des grosses quantités d’Agent Orange étaient une fois stockés ici. Aujourd’hui le sol est toujours contaminé.

Un group d’habitants de Da Nang pendant une journée de peche à coté de l’ancienne base militaire américaine. Ici le niveau de dioxin

du sol et de l’eau reste très haut. Le gouvernement vietnamien a interdit la peche mais cela ne semble pas allarmer les riverains.

Entretien ménager à proximité du lac de Bien Hoa. Le lac dans le centre ville est toujours gravement impoisonné de dioxine selon les

chercheurs canadiens de Hatfield.

Deux jeunes s’appretent à se baigner dans le fleuve de la ville de A Luoi. Ici les éparpillements d’Agent Orange ont été particulièrement

violents car le village et ses alentours se trouvaient à coté de la piste Ho Chi Minh et ils ont été la cible strategique de l’armée americaine.

Nature à proximité du village de A So à la frontière avec le Laos. Ici M Phung Tuu Boi a delimité avec l’aide des paysans les zones les

plus contaminées par la dioxine pour ne pas permettre aux animaux de se nourrir dans le sol pollué. Malgré ses efforts, la situation

reste très grave.

A So. Ce qui reste d’une maison abbandonée. Le gouvernement a evacué cette partie du village juste à coté de l’ancien depot de dioxine. Aujourd’hui dans ce quartier de A So reste seulement un minuscule musée de la guerre, ouvert tous les jours et seul témoin du

passé.

Un enleveur avec ses vaches dans les environs de A Luoi. Juste derrière sur les buttes, on aperçoit les signes d’une nature interrompue.

Singes dans la nouvelle foret de mangroves de Can Gio. Ici toutes les mangroves sont de la meme espèce, celle qui grandit le plus vite.

La taille omogène des plantes rends difficile le passage du soleil et pourra causer des maladies à la vegetation dans le futur.

Vue d’en haut de la foret de U Minh Ha. Ici les américaines ont lancé à partir de 1967 l’operation INFERNO pour frapper celle

qu’on appellait la foret des tenèbres où se cachaient beaucoup des vietcongs. Pour que l’actuelle jeune foret puisse ressembler à la

foret seculaires d’une fois, il faudra attendre plus de 100 ans.

Un homme se baigne dans un grand lac à l’interieur de la foret de Ma Da. Ici le gouvernement vietnamien a lancé un programme

de reforestation, car la plantes avaient totalement perdues ses capacitées à se regener seules. Le niveau de dioxine dans le soil est

actuellement etudié.

Le chemin qui amène à Hamburger Hill, pas loin du village de A Luoi. Ici a eu lieu en 1969 une des plus sanglantes batailles de la guerre américaine au Vietnam, avec des enormes pertes des deux cotés. De là le nom le butte Hamburger.

Cette bataille cst devenue pour les habitants du coin un symbole de la fin des offensives américaines. Aujourd’hui elle abrite un chemin muséale.

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